Je n'avait pas un corps des plus costauds mais je ne transpirait pas non plus la faim par l'inabondance de nourriture dans le Nouveau Monde.

Du haut de mes 1m86 (82 kilos), je semble toujours avoir la pensée ailleurs et l'air triste dans ses yeux mais ce n'est pas vraiment le cas

J'ai un visage agréable, des cheveux châtain foncé que je coiffe soigneusement tous les matins et des yeux d'un bleu magnifique. Souvent, je me laisse pousser la barbe pendant trois jours, puis me rase entièrement.

Je suis un de ces hommes les plus banals que le monde ai connu. S'habillant toujours au rythme de la mode comme chaque être vivant à l'époque. Mais depuis l'apocalypse, je porte ce que je trouve durant mes explorations mais fait toujours une halte dans un magasins de vêtements pour voir si je peut récupérer quelques chose de mieux.

Bien que je ne faisais pas tant de sport pendant mon adolescence, j'avais quelques musclé bien formé pouvant se voir à travers un T-Shirt assez serré. J'ai toujours l'air et essaye un maximum de me laver avec le minimum (ce qui reste rare tout de même) comme je le faisait dans l'ancien monde.

Depuis que je suis petit, j'ai toujours été quelqu'un de gentil. J'obéissais à mes parents, j'étais un enfant modèle car je voulais le meilleur pour mes parents, je voulais qu'ils soient fières de moi. J'avais un esprit travailleur et j'attirai beaucoup les convoitises des autres personnes de mon âge au niveau intellectuel. Je ne dirai pas que je suis surdoué loin de là mais j'étais au dessus de toutes ces gars populaires. Je rêvais beaucoup, je restais souvent seul dans mon coin à dessiner, je me parlai à moi-même quelque fois. Je pouvais dire des trucs complètement insensés. Peu de gens pouvait savoir ce que je ressentait au fond de moi car je me renfermai beaucoup sur moi-même. Je pouvais paraître froid envers les autres mais je ne pouvais rien n'y faire. J'étais comme çà. Je n'avais pas une grande confiance en moi.

Mais depuis l'épidémie, depuis la fin du monde tout à changé... Pendant ces un an et demi j'ai dut survivre peu importe les moyens. Je suis devenu plus fort, je combattait la peur et gardait dans mon sang-froid dans n'importe qu'elle situation même si quelque fois j'ai failli sombrer dans la terreur et la folie. Avant j'avais confiance en l'homme et pas de confiance en moi. Maintenant tout est inversé. Je crois en moi et moi seul, et me méfie de chaque individus que je peux rencontrer. La mort me dégoûtait au début. Aujourd'hui je suis prêt à tuer une personne sans hésitation pour survivre. Cette solitude m'a changé, je me suis mis à mentir, mon esprit déraille quelque fois. Je peux passer d'un état stable à un état instable en un rien de temps. Mais si jamais je rencontre des personnes ne me voulant pas de mal, j'irai les aider, j'irai partager du temps avec eux. Je ne leur ferait pas de mal. Jusqu'à ce que la mort nous sépare.

Il y a déjà 27 ans que je suis venu au monde. Je ne vais pas raconter ma vie en détails car j‘ai tellement vue et vécu de choses qu‘on en aurait pour des jours. Et le temps est luxe que je ne peux m‘offrir. Je suis né à Boston comme beaucoup de monde de mon entourage. Bizarrement et je n’ai jamais compris pourquoi mais ma famille n’a jamais bougé de cette ville ...  Tout ce que je peux vous dire, c'est que j'ai passé mes 27 premières années de vies à Boston. Je ne suis jamais sorti de cette ville à mon grand désespoir. J’ai beaucoup rêvé de voyager et de partir de là où j'étais, hors ce n'était pas le cas. Mes parents travaillaient tout deux dans la même petite entreprise, on ne gagnait pas beaucoup d’argent. Ils devaient se « tuer » au travail pour pouvoir vivre. Mes parents m'ont toujours poussé à dépassé mes limites, obtenir de bonne notes, ils ne voulaient pas que je suive le même destin qu‘eux. Ils voulaient tellement plus. Je ne pouvais leurs refuser cette volonté car je les aimais. J'ai toujours été fragile mais ayant un cerveau au dessus de toutes ces autres personnes que je côtoyait. Cela n’a jamais changé. Je me sentait différent, à part et mes parents le savait c’est pourquoi ils me protégeait et se sacrifiaient même quelque fois pour que je ne manque de rien. Ils ne me l’ont jamais avoué mais je n’était pas dupe. Mon père insistait pour m’emmener aux cours de selfs-défenses pour que j’apprenne à me protéger si jamais j’avais le moindre problème. Je me sentais étouffé, mais j'étais trop gentil pour désobéir à mes parents. J’ai eut ma toute première relation au lycée avec une fille très jolie  mais çà s’est mal passé et je me suis renfermé sur moi-même pendant longtemps. Malgré tout, je voulais toujours partir d‘ici, partir loin de mes parents, aller dans un autre état, voir d‘autres paysages.  

Dans les repas entre amis qu'ils faisaient, j'étais le jeune garçon adorable, serviable mais qui faisait semblant de s‘y plaire. On me voyait architecte car je faisais beaucoup de dessin. Le dessin de maison toute différente les une des autres. Je contemplait souvent chaque maison qui m’était donné de voir. Mais plus le temps avançait plus j'avais envie de m‘évader. A 18 ans je commence mes études d'architecture à Boston. Il s'est avéré qu'effectivement cette filière m'attirait beaucoup et me permettait en quelque sorte de m'évader. A 20 ans, j'ai demandé à vivre dans une chambre universitaire seul. Oui je sais c‘est un peu tard mais je n'ai jamais osé tenir tête à mes parents jusqu’à ce jour…. Je me suis disputé avec eux, cela m‘a tellement affecté que je sentais que quelque chose ne tournait pas rond chez moi. Je me sentait tellement différent. Je me suis surpris à parler tout seul des fois. A 24 ans, j'ai obtenu mon diplôme avec succès. Cela n'avait rien d'étonnant au vue de mes capacités psychologiques.

Au tout début de ma carrière je n'ai plus beaucoup vue mes parents à cause de mon travail qui me prenait énormément de temps. Cela ne m'affectait pas beaucoup car je savais que de toute façon j'allais les revoir.. Mais.. ce n'est jamais arrivé.

En avril 2010, tout est partit en vrille. Moi. Les gens. Le monde entier.


C’était en avril 2010 que l'épidémie s'est abbattue sur nous. Je m’en rappelle comme si c’était hier : la police, les militaires avaient été déployés, et, dans la cohue, j'ai réussi à m'enfuir de mon travail. J'ai rencontré un inconnu effrayé tout comme moi. Je l'ai pris dans ma voiture pendant que nous foncions dans les rues pour échapper au chaos qui régnait tout à coup sur Boston. James qu'il s'appelait l'homme avec moi.. Enfin je crois cette partie là je ne m'en souviens plus trop finalement. Sur le chemin pour revenir chez mes parents, il y avait de ces trucs dans les rues ; ils sautaient sur des gens, et… et je détournais le regard, car cela me dégoûtait et je n'y pouvais rien. Je ne voulais pas finir comme eux. J'esseyait de faire abstraction.. Pourtant, les échos de leurs hurlements… Ils me reviennent sans cesse, encore à ce jour. C’est comme si je ressentais moi-même leur douleur.. Je n'en pouvais plus, ma tête allait exploser.

Lorsque j'arrivait dans mon ancien chez moi, je me précipitait dans la maison pour retrouver mes parents, James sur mes talons. Personne. Ils n'étaient plus là. Je les téléphonait mais la ligne ne marchait plus. A ce moment là, je m'écroulait par terre, en larme. Le chagrin et la peur m'envahissait, prenait le contrôle de chaque partie de mon corps. Même si j'avais eut besoin de m'en aller de la maison, de prendre de la distance avec mes parents, je les aimais plus que tout dans ce monde. Et je savais que plus jamais je n'allais les revoir. je ne me suis pas fait d'illusions. James me soulevait et me criait dessus pour que je reprenne mes esprits. Il fallait partir d'ici et vite car nous n'étions pas à l'abri avec tout ces monstres et ces pillards.

James quand à lui, il n'avait plus de famille. On décidait donc de quittait la ville au plus vite. Cela s'est passé sans trop d'encombre. Puis, ça s’est gâté. L’autoroute, seul accès à la campagne, avait été bloqué, autant par un barrage militaire ne souhaitant que contrôler l’émeute que par l’anarchie qui s’installa, alors que des gens devenus complètement fous par la panique décidaient de descendre des gens au hasard, leurs victimes coincées dans le trafic. Nous descendîmes de voiture, juste à temps car les morts-vivants firent leur apparition juste après être descendu de voiture. Je me rappelle avoir entendu une balle siffler dans ma direction, mais je sais qu’elle finit son chemin dans le corps d’un autre innocent, qui lui n’avait pas eu le réflexe de sortir, qui n’avait pas eu ma chance. C’est alors que les premiers explosifs ont retentis. Des gens lançaient des Cocktails Molotov sur la police, sur les quelques braves agents qui n’avaient pas déserté et qui tentaient de sauver les gens en détresse… C’était le début de la fin, l’anarchie complète.

Nous avons marché pendant presque quatre kilomètres au pas de course, toujours vers le sud, mais nous ne pouvions pas savoir, nos pensées étant trop centrées sur les horreurs dont nous avions été témoins, nous ne pouvions pas penser que nous foncions droit sur l’un des centres les plus dangereux de l’épidémie. New-York.

Nous étions arrivés dans un village complètement désert, dont le nom ne me vient plus à l’esprit, et nous cherchions un motel pour passer la nuit. Une fois trouvé, nous nous installions dans la même chambre pour plus de précaution puis je m'endormis tranquillement bien que perturbé par la peur.

Soudain, au beau milieu de la nuit, je m’éveillai en sursaut. James n’était plus dans le lit. Je me mis à le chercher dans presque toutes les chambres du motel, et, par mesure de précaution, je pris un long couteau de cuisine. Et j’entendis un gémissement qui m’horrifia au plus haut point. Pas lui ! Pas James ! Je couru avec rage en direction de la seule porte que je n’avais pas exploré, soit les toilettes des hommes et manquai de défoncer la porte. Je n’eut que le temps de voir le mort-vivant planter ses crocs dans l’épaule de James. Je hurlai de colère et balançai un coup de pied si violent que le monstre et sa victime tombèrent au sol, puis le rouai de coups de couteau. Pendant ma rage meurtrière, je me souvins qu’à la télé, ils avaient dit que le seul moyen de s’en débarrasser était de détruire leur cerveau ; je me mis donc à poignarder sauvagement le crâne du mort-vivant, avec une hargne que je ne me soupçonnais guère. Finalement, alors que la tête du mort-vivant était devenue bouillie, je me tournai vers James, les yeux pleins de larmes. Nous le savions. Tout le monde savait comment ça se propageait, maintenant. J'allais me retrouver seul.

Je ne veux pas parler de sa transformation et de comment çà s'est fini.. C'est encore trop douloureux ..

J'ai dut donc survivre comme je le pouvais. Seul. Avec moi-même. À partir de ce moment, tout est comme dans un rêve, comme si la peinture des un an et demi avait été diluée par de l’eau. Je me souviens avoir erré pendant un long moment dans la forêt, vivant de mes chasses et de mes cueillettes, car j’avais récupéré un livre qui m’enseigna toutes les plantes comestibles des États-Unis. J’appris à tendre des collets, puis, le soir, lorsque j’avais fini d’errer et de survivre, je montais à un arbre de la forêt, puis m’accrochais, dans mon sac de couchage, au tronc d’arbre avec ma ceinture pour ne point tomber lorsque je dormirai, car je bouge, quand je dors. Un an après le début de l'épidémie j'avais trouvé un chien errant, essayant d'échapper aux monstres. Il était enfin plutôt elle c'était une chienne à bout de souffle lorsque je la sauvait d'une attaque de morts-vivants. Depuis ce jour-là, elle ne m'a plus jamais quitté et j'ai dut trouver un autre moyen de dormir la nuit. Ce qui était pratique avec Tina, c'est qu'elle pouvait me prévenir lorsqu'il y avait danger, lorsque ces monstres étaient dans les parages.

J'étais toujours sur la route au bout d'un an et demi.. Je n'avait rencontré presque personne, me cachant toujours loin de toute civilisation sauf pour trouver de quoi me nourrir et me défendre quand je n'arrivai pas de façon traditionnelle. J'avais donc réussit à récupérer une arme à feu de calibre 9mm et quelques munitions que je n'utilisais qu'en dernier recours. Passer sa "vie" dans la forêt ne donnait pas souvent l'occasion de trouver ce genre de choses.

Lors d'une de mes virées toujours en me déplaçant vers le sud, j'ai trouvé des traces écrites récentes disant " Atlanta n'est pas tombé". Cela relevait presque du miracle étant donné de l’ampleur des dégâts sur la Côte Est. J'ai donc mis le Cap en direction de la ville, nourrissant de grands espoirs. Si Atlanta avait résisté jusqu’à ce moment, elle était prête à résister à tout !
Je n'ai jamais eu aussi tort.