Un regard de feu dans la pénombre envahit de brume venait me glacer le sang tandis que je sentais que le virus, cette épidémie venait infecter mon corps et mon cerveau avec une lenteur indescriptible. Laissant tout le loisir de cette forme dans l'ombre d'apprécier avec un sadisme exceptionnel ma mort qui surviendrait je le sais avec douleur et désespoir. Un regards de feu puis un rire. Un rire qu'on entendait chez les êtres fantastiques qui venaient de conquérir le monde dans les films. Puis je sentais cette fraîcheur. De légères gouttes perlaient sur mon visage et je me réveillais en sursaut.
Un cauchemar.

Lorsque je dormais, quelque fois la noirceur qui était en moi m'apparaissait dans des cauchemars. Toute mes peurs, mes craintes reprenaient le dessus sur ma force mentale. Grace à la pluie qui m'avais fouetté le visage, j'avais pût me réveillé et reprendre le dessus sur mes faiblesses. Tina me fixait avec ses grands yeux ronds et couinait à cause de la faim. Je fermais donc la fenêtre ouverte, jetant à rapide coups d'œil au ciel qui s'assombrissait de plus en plus.
Je m'habillais, puis servait un petit bol de croquette pour chien. Tina se jetait sur elle comme si elle n'avait pas mangé depuis bien longtemps. Cela faisait plaisir de voir autant de vie dans un être comme celui là. Alors qu'elle avait fini, je prenais mon fusil d'assaut et décidait de faire une ronde. Par simple précaution. Ma chienne me suivait.

J'étais dans un des couloirs du lycée, il n'y avait personne encore à cette heure-ci alors je parlais à ma chienne pour passer le temps. Des fois elle me comprenait, je le voyait dans ses yeux mais d'autre fois j'avais l'impression de parler à un mur. Quand on vivait seul dans un monde comme le notre, on se rattachait à la première fois qui nous venait. Pour moi c'était Tina. J'avais confiance en elle. Elle ne m'abandonnerai jamais.

"Hein? Quoi?"

La voix d'une femme attirait mon attention. Tandis que j'avais continué ma petite conversation avec Tina, une jeune femme se tenait là contre un casier avec des javelots. Elle était jolie mais son visage était tiré par la fatigue. Je lui faisait un signe de la tête et continuais mon chemin mais ma chienne s'était arrêtée devant la jeune fille et la regardait avec intensité.

- Tina viens ici!

Je haussais le ton pour la rappeler mais elle ne bougeait pas. Je me rapprochait donc d'eux. Avec un léger sourire je m'adressait à la jeune femme.

- Veuillez excuser ma chienne. Des fois elle ne m'écoute pas et n'en fais qu'à sa tête.

Je ne la regardais pas dans les yeux, et m'obligeait à regarder Tina. Le contact avec les gens n'était pas mon fort.

Je connaissais maintenant à peu près tout le monde de vue mais le visage de la jeune fille bien que très charmant ne m'étais pas resté en mémoire. Ce devait être une nouvelle arrivante, je n'y voyais pas d'autre explications. Les gens de ce lycée étaient bons et si ils avaient accepté sa venue alors je pouvais souffler un peu. Mes vieilles habitudes encore et encore.

- Cela va te paraître sûrement bizarre ce que je vais te dire. Je ne suis pas très sociable enfin je peux l'être mais la confiance que j'ai au genre humain est très faible. Il m'arrive souvent de me méfier de chaque personne du lycée alors même qu'ils m'ont accepté et recueilli.

Pourquoi je lui disais ça? Peut-être pour détendre l'atmosphère. Pour casser ce froid qui emplissait ce moment inconfortable en une journée qui s'annonçait menaçante. Je gardais mes mains bien fermes sur mon arme, je faisais ma ronde habituelle dans les couloirs du lycée. J'avais tellement dût faire face à des horreurs depuis que tout soit arrivé que ma prudence était poussé à l'extrême. On avait tenté un nombre incalculable de fois de me tuer et ces morts-vivants qui étaient partout... Je grimaçais rien qu'à cette pensée puis je secouais la tête pour la chasser de ma tête.

- J'ai dut mal à m'intégrer alors désolé si je ne suis pas très bavard. Bref je t'autorise à lui donner à manger. J'ai envie qu'elle ai ce qu'elle veux tant que je le peut encore.

Je me baissais pour caresser délicatement la tête de Tina et reportait mon attention sur la jeune fille. Elle était jeune. Pas plus de vingt ans à mon avis. Elle était jeune. Elle était belle. Et soudain je me l'imaginais nue avec ses formes plus qu'enivrantes. De la chaleur parcourait tout mon corps et je lui tournait le dos faisant mine d'inspecter le couloir à la recherche d'une éventuelle menace. Cela faisait tellement longtemps. M'imaginer pouvoir partager un moment plus qu'intime avec une femme me faisait tourner la tête. Comment ne pas y succomber dans un monde tel que le notre où les contacts humains s'étaient réduits à des "Je vais te buter" et à des tentatives d'assassinat?

Le vent soufflait de plus en plus fort depuis ce matin. On pouvait l'entendre d'ici. Ce n'était pas bon signe. Je crois que je resterais cloîtrer à l'intérieur encore un bon moment. Ses lèvres étaient exquises. Le ciel s'assombrissait. J'imaginais la douceur de sa peau. Je devais continuer ma ronde. Son corps contre le mien. Je devais chasser ses putains de pensées!

- Moi c'est John. Je viens de Boston. Et toi?

Dans le genre conversation intéressante on pouvait faire mieux mais je ne pouvais pas continuer à laisser mes pensées divaguer à des visions érotiques envers une inconnue.

La jeune inconnue qui ne l'était plus totalement maintenant qu'elle s'était présentée paraissait un peu étrange. Je voyais bien qu'elle masquait sa part d'ombre en elle par des petites mimiques de sourire et des paroles voulant baisser ma garde pour me reposer légèrement. Elle n'était qu'une simple vagabonde qui voyageait ici et là. Peut-être qu'elle avait un endroit où vivre mais en tout cas ce qui était sûr, elle et moi avions voyager sur les routes de ce monde chaotique contrairement à la majorité des individus de ce lycée. Je connaissais bien l'horreur de ce monde. Elle le connaissait tout aussi bien. Un monde sans loi ni morale. Un monde où la mort nous tendait les bras. Nous nous raccrochions tous à un espoir utopique de retour à la vie d'avant mais il ne fallait pas se leurrer, ce ne serait plus jamais comme avant. Je l'avais déjà accepté et pourtant je me prenais quelque fois à espérer que tout rentre dans l'ordre. Est-ce si mal de toujours espérer? Comme on dirais, l'espoir fait vivre après tout... Vivre. C'était tout ce qui comptait maintenant. Encore plus que les plaisirs charnels dont mon corps me criait d'assouvir à ce moment précis. J'avais encore ma civilité et je n'allais rien faire pour brusquer la jeune Serena. Et puis elle n'était encore qu'une gamine.

J'adoptais une posture plus reposante, laissant paraître une baisse de ma méfiance et de ma noirceur qui se tapissait au fond et se reflétait sur mon visage. Ma chienne s'était allongée sur le sol froid pour profiter de la nourriture que lui avait donné Serena tandis que je me tournait vers elle et lui souriait. Elle était magnifique avec ses petites mimique et sa voix qui venait tirailler mon cœur et mon corps. Même dans le Nouveau Monde elle devait attirer les convoitises. Je décidais donc de poursuivre la conversation sur un ton plus amicale et rangeait mon fusil dans mon dos puis me frottait les mains sur mon pantalon qui suintait de sueur à avoir trop maintenant la pression en la maintenant.

- Tu as passer le test avec succès évidement!

Je ne savais plus quoi dire ni quoi faire. J'avais dis milles questions qui se chamboulait dans ma tête, je voulais en savoir plus sur elle, sur sa survie, le pourquoi du comment elle ne resterait pas ici.

- Les femmes de grandes beautés se font rare maintenant..

C'était quoi cette phrase de dragueur à deux balles? Je pouvais bien mieux faire mais un compliment ne faisait pas de mal. Cela continuait la conversation. Je m'adossais contre le mur à côté d'elle et la regardait du haut de ma taille supérieur. Elle paraissait à la fois frêle et fragile mais aussi dangereuse. Je ne savais pas pourquoi mais je pressentait qu'elle savait exactement comment se défendre. Elle ne serait pas en vie sinon.

- Tu sais, tu devrais rester ici quelques temps encore. Les rôdeurs se regroupent dans le coin depuis un jour ou deux. Je ne doute pas de te capacité à te défendre mais la moindre morsure... Leurs nombres est leurs forces.

Putain mais pourquoi je faisais mon protecteur avec elle? Non ce n'était pas ça. Elle ou quelqu'un d'autre ce serait pareil.

- Je te dis des conneries... Tu fais ce que tu veux.

Ma noirceur s'en allait petit à petit, mon chagrin restait cloîtré au fond de ma cœur et ma carapace avait repris le dessus. Je lui souriais de nouveau.

- Et moi, est-ce que j'ai passé le test?