Sept Septembre 2011.

Aujourd'hui, une station essence a explosé. J'ai pu observer le phénomène du haut de mon perchoir de prédilection. Même si la déflagration a fait trembler murs, vitres, et esprits, elle a eu l'avantage d'attirer les macchabées en d'autres lieux.

En fin de compte, cette explosion a eu plus de bons côtés que de mauvais. Elle a engendré une pluie de cendres, bénéfique pour mon potager.

C'est grâce à cela que je me vois maintenant obligée de me nettoyer et d'aller expérimenter les douches des vestiaires du Gymnase. Accompagnée de Harry, nous faisons une inspection, histoire de vérifier la présence de mort-vivants ou non. Il élimine les quelques macchabées qui sont là, tandis que j'attends en retrait, m'accrochant à la batte de Baseball comme à l'unique chose qui me maintiendrait en vie.

« C'est bon, si t'as besoin de quoi que ce soit, t'as qu'à crier. Ou courir, s'il s'agit de zombies. »

Je lâche un rire nerveux, tandis qu'il retourne vers le lycée. Je ne peux m'empêcher de jeter des coups d’œil suspicieux alentours. Puis je me dépêche d'aller me doucher, avant que la nuit ne tombe. Au passage, j'ouvre la fenêtre du vestiaire. De toutes façons les mort-vivants ne sont pas censés l'atteindre, alors, qu'est-ce que ça risque.

M'armant de mon savon et de ma serviette - enfin, plus un vieux drap qu'une véritable serviette (le plus propre que nous ayons déniché) -, je m'enferme dans la douche, et fais couler l'eau. Elle est glacée. Cela fait longtemps que nous n'avons plus eu d'eau chaude, mais je n'aurais pas été contre une bonne douche brûlante, surtout après être restée dehors toute la journée. Tandis que je frotte frénétiquement pour tenter de faire partir l'odeur de suie, j'entends un bruit dans le vestiaire. Je me rince rapidement et arrête l'eau. Je tends l'oreille. Harry, certainement, qui revient pour voir si tout va bien. Mais pourquoi ne parle-t-il pas ? Resterait-il un ...

« Toi dans la douche. Sors de là sans geste brusque. Je suis armé, alors pas la peine d'essayer de jouer au plus fin avec moi. »

L'homme avait proféré tout cela d'une voix dure. Bah, certainement une mauvaise blague. Non ? On ne peut pas sérieusement menacer quelqu'un en train de prendre sa douche, si ? Enroulant la serviette autour de moi, je sors en disant, excédée :

« Harry ? C'est toi ? Si c'est une plaisanterie, elle n'est vraiment pas ... »

Je me fige. Un pistolet braqué sur mon front. Ce n'était pas une blague. Je n'ai jamais vu l'homme qui me fait face. Mes yeux se remplissent de larmes et se plongent dans ceux, d'un bleu profond, de mon persécuteur. Je recule en tremblant, et jette un coup d’œil vers la batte. Trop loin.

« S'il vous plais ... »

Ce sont les seuls mots que je suis capable de prononcer. En même temps, quand on a une arme pointée entre les deux yeux, on pense pas trop à dire autre chose.

Aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres même si l'arrivée des cadavres ambulants avaient profondément modifié le train de vie des êtres humains encore en vie. Il y avait parfois des événements qui venaient bouleversé le bon déroulement des choses, de la vie. Cette fois-ci c'était une explosion. Celle de l'ancienne station service qui semblait avoir été dépouillé depuis bien longtemps. John avait décidé d'y jeter un œil pour récupérer quelques ressources et pourquoi pas de l'essence.

Malheureusement pour lui, il arrivait au mauvais moment. Il était tombé sur deux types complètement dingues. Il n'avait pas hésité à s'attaquer à John avec leurs armes à feu mais le jeune homme avait pût se cacher à l'abri. Mais l'un des hommes assurément défoncer à telle ou telle drogue avait tourner en rond et tirer dans tout les sens. Une balle s'était figé dans un baril d'essence qui s'était alors enflammé en une fraction de seconde, mettant à feu tout ce qui restait de la station.

Le choc de l'explosion avait attiré tout les rôdeurs de la ville, John en profitait pour s'enfuir et laisser le seul survivant en proie avec les monstres.

C'était ainsi que John se retrouvait devant un lycée, plus précisément vers la salle de gymnastique. Cela lui rappelait des souvenirs d'adolescence.
C'était un bon endroit pour y passer la nuit, grand, beaucoup de sorties, des étages pour observer les environs et de nombreuses cachettes.

Après un rapide tour du Gymnase, John répérait une fenêtre ouverte menant aux vestiaires. Mais ceux-ci n'étaient pas vide. Le jeune homme entendait de l'eau couler. Il en était absolument certains. Un ou une survivant se lavait dans cette endroit. C'était l'occasion rêvée de pouvoir récupérer quelques trucs par la menace. John serait clairement en position de force.

Avec discrétion ou du moins faisant le plus discret possible, John entrait dans les vestiaires, prenait son arme à feu et s'approchait des douches.

- Toi dans la douche. Sors de là sans geste brusque. Je suis armé, alors pas la peine d'essayer de jouer au plus fin avec moi.

Le jeune homme attendait, espérait que l'individu n'opposerait aucune résistance. Ce qui arrivait bien évidement lorsque la jeune femme •plutôt jolie d'ailleurs• se figeait à la vue de John. Les larmes qui coulaient le loin de ses joues rendait mal le jeune homme mais il ne pouvait se permettre de faire des erreurs. Sa vie était en jeu.

- Avance, assis toi sur les bancs dans les vestiaires et bouges pas.

John attrapait le bras de la jeune femme, lui faisant comprendre qu'il ne plaisantait pas. Une fois que celle-ci était assise et semblait pas assez courageuse pour tenter quoique ce soit, John se détendait et baissait son arme.

- Y'a qui d'autre avec toi? Ne me fait pas croire que tu es seule. Tu n'aurais pas pris autant de risque simplement pour une douche. Si tu cries, si tu tentes quoique ce soit de stupide comme rameuter tes petits copains, je n'hésiterai pas à te tirer une balle dans la tête.

Il m'assoit de force sur un banc. Mon dos heurte violemment le mur froid tandis que je retiens le drap pour ne pas qu'il glisse. Non mais pour qui il se ... Bon, ok, c'est pas le moment de jouer à la plus audacieuse, ma vie est légèrement en danger. Je ne quitte pas son arme des yeux. Il semble s'adoucir quelque peu, et baisse son flingue, ce qui a pour effet de calmer mes tremblements. On n'est jamais trop prudent, m'enfin ... Après tout, un psychopathe vaut toujours mieux qu'un zombie, non ?

« Y'a qui d'autre avec toi? Ne me fait pas croire que tu es seule. Tu n'aurais pas pris autant de risque simplement pour une douche. Si tu cries, si tu tentes quoique ce soit de stupide comme rameuter tes petits copains, je n'hésiterai pas à te tirer une balle dans la tête. »

Je lève enfin les yeux vers lui. Il croit vraiment que j'ai envie de tenter quoi que ce soit, là ? J'hésite même à respirer, ou à ouvrir la bouche pour lui répondre.
Ravalant ma salive, j'ai une soudaine prise de conscience de la situation. Je ne peux pas crier. Personne ne peut me défendre. Je suis seulement couverte d'un bout de tissus. J'ai froid. Et je suis à la merci de ce type, qui, s'il le veut, peut m'assassiner après s'être tranquillement amusé avec moi. Je me remets à trembler, de manière un peu plus prononcée, cette fois. Bon. Autant essayer de gagner du temps.

« Nous sommes une petite communauté. La plupart sont lycéens. Même pas encore des adultes... Cela fait plus d'une année que nous vivons dans une peur constante. Alors nous n'avons certainement pas besoin d'une autre menace. »

Je jette à nouveau un coup d’œil vers la batte de Baseball, et accessoirement, les vêtements propres et secs. Je resserre le drap autour de moi et frissonne, tandis qu'un courant d'air glacé engendré par la fenêtre laissée ouverte traverse la pièce. Prenant un peu plus d'assurance - après tout il est un peu plus lucide qu'un mort-vivant -, j'ajoute :

« Si cet interrogatoire est terminé et que mes réponses vous ont satisfait, pourrais-je me vêtir ? »

Qui ne tente rien n'a rien. (oh la vieille expression toute connue trop originale °.°)
J'esquisse un mouvement pour aller récupérer mes habits, mais il pointe à nouveau son arme sur moi. Je me rassois sagement. Pas la peine de le bousculer.

Un petit vent frais venait effleuré le visage légèrement barbu d'à peine un jour ou deux du jeune homme. La fenêtre resté ouverte avait laisse rentrer la brise. Mais l'inconnue l'avait aussi ressentit, elle qui était à moitié nue avait frissonné de froid. Elle avait même essayé de se lever pour aller s'habiller mais John trop prudent lui avait sommé de ne pas bouger au moyen de son arme à feu. Qui c'est ce qu'elle pourrait tenter? Elle aurait pût récupérer une arme et s'en servir contre lui. Pensez-vous sans doute que John est un peu trop paranoïac et qu'une jeune femme comme elle ne pourrait pas faire grand chose. Cependant et par expérience, le jeune homme savait qu'il ne pouvait se fier à personne. À part lui et sa chienne.

Tina sa chienne était restée dans son abri de fortune, en attendant que le jeune homme trouve un endroit plus approprié. La chienne était dressée pour partir sur le champ si des monstres ou des humains inconnus venaient à découvrir l'abri. Elle était en forme. John ne s'en faisait pas trop pour elle. Le jeune homme s'approchait de la fenêtre par laquelle il était rentré.

- Tiens bon, je reviens bientôt Tina.

John avait murmuré ces paroles, et espérait après coup que l'inconnue ne l'ai pas entendu. Bref reprenant ses esprits John fixait l'inconnue avec douceur cette fois-ci.

- Tu sais, je ne te veux pas de mal et si ce que tu dis est vrai alors tu ne connais pas vraiment le monde extérieur même si tu as dut faire des excursions pour trouver à manger ou autre. Moi je le connais. Je suis sur la route depuis que cette merde est arrivée. J'ai vu un nombre incalculable de personne se faire tuer sous mes yeux. D'autre se faire dévorer. J'en ai même tué moi-même mais je n'en retiens aucune fierté.

Le jeune homme marquait une petite pause, ayant de la difficulté à prononcer les paroles qu'il se devait de lui dire. Il n'aimait pas se confier (même si ce n'était pas vraiment grand chose) mais il décelait de la bonté dans les yeux de l'inconnue. Il devrait donc se la mettre dans la poche au lieu de la menacer.

- J'ai du faire des choix. J'ai décidé de survivre et si pour cela j'ai du en tuer alors je l'ai fait. C'était moi ou eux. C'est pareil pour tout. Alors je m'excuse pour tout ça mais tu me comprendra que je ne peux pas prendre de risque. Maintenant je vois que tu as froid alors je te laisse aller t'habiller mais ne me demande pas de me retourner car je n'ai toujours pas confiance en toi surtout après ce qu'il venait de se passer. Je détournerai le regards mais je saurai tout de suite si tu veux t'enfuir ou t'attaquer à moi.

John lui reprenait le bras cette fois-ci en y allant avec douceur puis la dirigeait vers ses affaires avant de se reculer de quelques pas. Il détournait le regards mais pouvait toujours apercevoir la silhouette de la jeune femme. Sans faire exprès, il s'était pris à admirer le corps de la jeune femme qui était tout de même très beau. Bref il chassait rapidement se genre de pensée. Il n'était pas comme ça. Il avait d'autre priorité. Il ne pouvait pas céder à ses plus bas instincts.

Je suis à peine étonnée d’apprendre qu’il a déjà tué. J’ai parfaitement conscience de la facilité qu’ont certaines personnes à ôter la vie. Après tout, j’ai déjà pu être témoin de scènes extrêmement violentes. Je ferme les yeux quelques secondes, tandis qu’un autre courant d’air traverse la pièce. Je frissonne à nouveau. Non pas à cause du courant d’air, mais à cause d’un souvenir qui revient heurter ma mémoire.

Harry qui continue de frapper le corps déjà à terre d’un mort-vivant, un rictus sardonique déformant ses traits d’ordinaire si fins. Ses yeux deviennent fous, perdent toute lucidité, semblables alors à ceux d’un macchabée affamé revenu à la vie. Le sang macule son visage de taches de rousseur, tandis que sa hache sanguinolente semble avoir gagné sa volonté propre. Les entrailles du cadavre volent en tous sens. Il s’arrête, essoufflé, à partir du moment où la bouillie rouge sombre qui macule le sol n’est plus identifiable.  

Chassant cette scène d'horreur de mes pensées, je détaille l’arme, puissante, de l’homme qui me fait face, ainsi que les muscles, bien dessinés et tout aussi puissants, qui saillent à travers son t-shirt. Danger, sécurité ? Sûrement les deux à la fois. Sûrement le type de personne, aussi, qu’il vaut mieux avoir avec soi que contre soi.  Après un silence que je sens quelque peu hésitant, il reprend la parole.

« J'ai du faire des choix. J'ai décidé de survivre et si pour cela j'ai du en tuer alors je l'ai fait. C'était moi ou eux. C'est pareil pour tout. Alors je m'excuse pour tout ça mais tu me comprendras que je ne peux pas prendre de risque. Maintenant je vois que tu as froid alors je te laisse aller t'habiller mais ne me demande pas de me retourner car je n'ai toujours pas confiance en toi surtout après ce qu'il venait de se passer. Je détournerai le regard mais je saurai tout de suite si tu veux t'enfuir ou t'attaquer à moi. »

Je le regarde un moment, légèrement exaspérée. Il n’a vraiment pas l’air de vouloir se retourner. S’il m’avait un peu mieux observée, il se serait vite rendu compte que le seul risque que j’aurais pu lui faire courir aurait été d’attirer un mort-vivant. Et encore. Soupir. Bah qu’est-ce que cela peut bien me faire ? Je n’ai rien à cacher, à personne. Néanmoins, c’est avec le rouge aux joues que je m’habille le plus rapidement possible. Une fois fait, je me retourne vers lui. Il n’a visiblement pas bougé d’un poil. Malgré ses airs de brute paranoïaque, il reste assez courtois. Certes, mais courtois ne signifie pas nécessairement sans danger …
Me plongeant dans ses yeux bleu océan tout en tentant de ne pas m’y noyer, je réponds, placide :

« Je te remercies de ne pas m’avoir abattue. Mais même si j’en avais eu l’audace, je ne me serais pas attaquée à toi. Nous avons assez de morts. »

Je baisse la tête, refoulant les larmes que je sens remonter dans ma gorge. Larmes qui ont coulé toute la semaine. Je me reprends. Ne pas te donner en spectacle devant cet inconnu. Ne pas lui montrer que tu es faible, lui donner un prétexte pour te tuer. Ne rien faire d’irréfléchi. Même s’il a baissé sa garde et semble s’être quelque peu radoucit, il est encore menaçant. Pas seulement pour moi. Je ne sais pas comment il réagirait face aux autres. Les autres … Je ne sais pas combien de temps ça fait que je suis là, mais ce qui est certain, c’est qu’ils vont finir par s’inquiéter. Et qui dit s’inquiéter dit se lancer à ma recherche. Et qui dit me trouver dit trouver cet homme … Ainsi que la confrontation. Parce qu’ils seraient tout aussi méfiants que ce type. Je me mordille les lèvres. En me dirigeant vers la sortie et en essayant de ne pas penser à son arme, j’ajoute :

« Je … Il faut que j’y aille. Vraiment. Sinon, ils vont paniquer et je ne veux sérieusement pas les alarmer pour rien. »

La situation venait de se renverser alors que le jeune homme prenait toute les précautions surmonté d'un peu de paranoïa. Il n'avait pas penser au temps auquel il resterait avec la femme. Ses compagnons allaient s'inquiéter et ce n'était pas bon signe. Il était tout seul. Ils étaient plusieurs. Il fallait agir vite et cet enchaînement de tournure non prévue avait le capacité de stresser John qui tournait dans toute la pièce en réfléchissant à toute les issues possibles. Après plusieurs minutes d'intense réflexion, John s'avançait vers l'inconnue dont il ne connaissait pas encore le nom.

- Je n'avais pas pensé à cela et je pense aussi que tu as raison. Je t'autorise à aller les voir mais je te préviens. Pas d'entourloupe. Maintenant tu n'es pas dangereuse certe mais tu pourrais très bien aller les prévenir afin de revenir à plusieurs pour s'en prendre à moi. Je vérifierai chaque issue de cet endroit, il sera impossible de m'encercler sans que je ne m'en aperçoive. Comme tu peux le voir, je suis très bien armé et je suis entrainé. Je n'hésiterai pas à ouvrir le feu si je vois que quand tu reviens vous êtes plusieurs avec une allure que je juge menaçante. Maintenant va, je te donne jusqu'à la tombé de la nuit pour revenir. Sans quoi je partirai.

Le jeune homme se reculait pour rejoindre le fond du vestiaire juste à côté des douches. Il accordait un œil rapide à la fenêtre laissée ouverte et il venait une idée. Pendant qu'elle partirait, il sortirait du vestiaire, se posterait à un endroit stratégique à l'extérieur pour observer les mouvements. Il voulait continuer à parler avec la femme et obtenir une confiance réciproque. Il avait besoin de cet abri. Pour lui et sa chienne Tina. Mais si jamais cette communauté avait l'intention de le tuer ou de la capturer alors il ne devait pas prendre le risque de rester coincé à l'intérieur. Il n'avait que peu de chance de s'en sortir. Il reviendrait donc dans les vestiaires si la situation n'est pas dangereuse.

- J'ai besoin d'un abri pour moi et ma chienne. Elle m'attends pas très loin d'ici. C'est pour ça que je suis ici. J'ai repéré l'endroit il y a peu. Je n'ai pas d'intention malveillante envers les individus. Je ne cherche pas à les écraser. Je veux simplement survivre.

John lui faisait signe de la tête de s'en aller, et prenait en main son HK416 pour lui faire comprendre que son avertissement n'était pas du bluff. Maintenant il espérait que les choses ne s'envenimeraient pas.

Sans me faire prier, je sors de la pièce. Après avoir fait quelques pas, et dès qu'un mur me sépare de ses armes, je me sens bien mieux. Non que je sois contre la violence ou quoi, mais on est forcément plus tranquille à partir du moment où l'on n'a pas une chance sur deux de se faire exploser le crâne au moindre faux pas. D'un autre côté c'était en quelque sorte rassurant, si un mordeur s'était pointé, il aurait pas fait long feu.

Sans m'en rendre compte, je mets à presser le pas. En sortant du Gymnase, je peux voir qu'Harry a empilé les cadavres du nettoyage dans un coin. Quelques-uns sont mes anciens élèves. Ou plutôt, étaient. Car la seule chose dont je suis sûre, c'est qu'ils ont tous cessé d'être à partir du moment où ils se sont fait contaminer. Je me retourne et vois l'adolescent venir vers moi à grands pas, l'air passablement énervé ...

« Megan ! Tu fichais quoi ? Ca fait plus d'une heure que je t'ai laissée ! »

Je ne réponds pas, me contentant de ravaler ma salive. Je ne sais pas de quoi j'ai l'air exactement, mais en voyant ma tête, l'expression de Harry semble se radoucir un peu. Et ses yeux se remplissent d'inquiétude.

« Meg ... tout va bien ? Il y avait un zombie ? Est-ce que tu t'es faite ... »

Il ne finit pas sa phrase. Il n'en a pas besoin, nous savons l'un comme l'autre ce qu'il voulait demander. Mordre. Je lui fais un sourire et secoue la tête, histoire de le rassurer. Survivre dépend de ça : se faire mordre ou non. Si seulement c'était le seul danger.
Après que je lui ai expliqué la situation en quelques mots, Harry décrète que nous devons en informer Mr Murray. Le proviseur.

Nous traversons la cours, emplie d'un silence seulement troublé par le bourdonnement macabre et constant dont ces chers cadavres nous font profiter. Une fois dans le bureau du proviseur, nous avons une longue discussion. Les deux autres me posent des questions, tandis que j'essaie de comprendre leurs nombreux échanges de regards. Quel type d'armes possède-t-il, a-t-il l'air de bien savoir s'en servir, est-il avec un groupe, ou seul, parait-il manquer de nourriture, a-t-il une mauvaise expérience des communautés, etc ...

Au bout d'un moment, mes yeux commencent à se perdre à l'extérieur. Les ombres s'allongent, et le ciel semble s'embraser, tandis que le soleil disparaît lentement derrière les toits des bâtiments. Sursaut. Me levant d'un bond, je fais :

« Il m'a dit qu'il s'en irait à la tombée de la nuit, vous voulez toujours le voir ? »

Ils s'échangent à nouveau un regard sombre - ce qui a le don de me taper sur les nerfs. « Ok, du calme, on y va. Sinon tout ça n'aura servi à rien », fait Harry. Nous nous rendons au Gymnase, silencieusement. Y retourner alors que la lumière baisse de plus en plus ne me plaît pas vraiment. Le proviseur garde constamment la main dans sa veste, et ne l'en ressort pas. C'est sans encombre apparente que nous arrivons. Tout est calme. Beaucoup trop calme. Et un peu trop obscur, aussi, à mon goût.
Nous nous dirigeons vers les vestiaires, car c'est là qu'est la seule source de lumière. J'entre en premier.

« Je suis là, comme convenu. Et ... »

Tandis que je me retourne lentement vers mes deux acolytes, Mr le proviseur s'avance, mettant ses mains bien en évidence, certainement pour signifier qu'il n'est pas armé, et s'adresse à l'inconnu.

« Nous voudrions savoir ce qui vous amène par ici. Si vous cherchez un toit, un abris. Si vous êtes seul ou plusieurs. Nous avons déjà accueillis de nouveaux membres au sein de notre communauté, et même si tous ne sont pas toujours restés, cela ne serait pas la première fois. »

J'étais parti chercher ma chienne Tina pendant que la femme que j'avais rencontré était partie retrouver les siens et annoncer ma venue. Je ne sais pas pourquoi mais j'avais le pressentiment que ces personnes là pouvaient être de bonnes personnes. Le regard de la femme était terrifié à ma rencontre. Elle était sans défense et elle s'était repliée sur elle-même. Chose qui ne serait pas arrivée si elle était dangereuse. J'avais juste eut le temps de récupérer mes affaires et passer en silence à travers les rues de la ville qui commençaient à sombrer dans le noir. Tina m'avertissait d'un léger souffle dans ma direction si des morts-vivants étaient dans le coin. J'avais pût ainsi revenir au lycée sans trop de problème.

Je les voyait revenir vers le gymnase, présence non menaçante. Je pouvais aller à leurs encontre.
Une fois dans le vestiaire, je me mettais en position. On ne savait jamais à quoi d'attendre avec les hommes maintenant. Je pointais mon arme en direction de l'entrée quand ils entraient doucement. Je les observais, les trois et écoutais en silence.

- Je suis seul avec ma chienne. Je ne vous veux aucun mal. Je cherche seulement un abri pour survivre car les choses commencent à se gâter dehors. Il y a des regroupements de rôdeurs surtout depuis l'explosion de la station service dans la journée.

Je posais un regards vers chienne qui n'attendait qu'un seul mot de ma part pour attaquer mais les personnes en face de moi n'étaient pas armés enfin je l'espérais.

- Je m'appelle John. Je viens de Boston. J'ai assez de nourriture pour moi et ma chienne, je ne suis pas la pour profiter de vous. Je veux juste un abri et puis je pense que vous ne refuserez pas un petit peu d'aide en cas de problème si vous voyez ce que je veux dire.

Je me relevais et baissais mon arme afin de signifier que je ne représentais plus une menace pour eux. J'accordais un bref regards à la femme accompagné d'un léger sourire avant de m'avancer vers mon interlocuteur, tendant ma main pour finaliser en quelque sorte un marché.

- Veuillez m'excuser de mon attitude mais j'ai vécu seul sur les routes depuis que cela a commencé et...

Je baissais légèrement la tête en repensant à tout ce que j'avais vécu. Je repris :

- Les choses ne sont pas jolies dehors et j'ai eut affaire avec des individus qui se fichaient totalement de la vie humaine ou de la civilité.