Voilà maintenant quelques jours qu’Elizabeth était arrivée à la prison avec tous les autres survivants de Woodbury. Avant, elle avait misé un peu trop de confiance envers ce Gouverneur sans même vraiment le connaître, elle devait l’avoué, elle avait été aussi imbécile que tous les autres. Ça n’avait été qu’un beau-parleur mais qui en fait était le plus détraqué de tous dans ce monde abandonné. Bien qu’elle n’ait jamais été du genre à apprécier les combats en arène avec les rôdeurs et elle avait été contre plusieurs de ses idées. Par chance, elle n’avait pas été dans le même état que ce Merle Dixon et tous les autres associés directs à ce fou furieux. En entrant dans ce petit coin de ville, elle avait plutôt opté pour jouer la victime qui préférait regarder pousser la pelouse que d’éliminer les rôdeurs. Même si en fait, elle aurait plutôt été comme Andréa et n’aurait pas hésité à agir. Mais elle avait préféré joué la carte de la sûreté et voir comment ils se débrouillaient, sans intervenir.

Mais là, elle était rendue avec ce nouveau groupe, caché dans la prison. La cours était infestée de rôdeurs, sans doute à cause du fameux coup du Gouverneur qui avait fait le tour de Woodbury après. Bref, Elizabeth hésitait à jouer encore l’innocente devant ce nouveau groupe et les regarder agir pour voir leur comportement –après tout il fallait bien s’assurer que ça n’était pas des détraqués comme le Gouverneur– ou leur faire confiance et agir avec eux. Mais pour une fois, elle avait décidé d’agir seule, tout simplement. Ancien agent de police elle ne craignait pas de s’aventurer seule avec les rôdeurs et elle voulait retourner à Woodbury pour récupérer de la nourriture et des armes… Il y en avait encore beaucoup qui n’avaient pas été repris par le groupe de Rick lorsqu’ils étaient venus chercher le reste des gens, et il y avait beaucoup de personnes à nourrir maintenant… Sans compter qu’un autre groupe de maniaques comme le Gouverneur pourrait bien venir les attaquer encore une fois… Ça prenait donc d’avantages d’armes et de munitions.

Ayant donc agrippé un sac vide sans que personne ne s’en rendre compte, elle était sortie avec ses armes habituelles et avait quitté l’enceinte de la prison. De toute façon, mieux valait sortir en douce que de se faire dire par tout le monde d’être prudent et de ne pas s’en aller seul et bla bla bla… Elle avait horreur de ce genre de commentaires, c’était, selon elle, une atteinte à ses aptitudes. Mais il fallait dire que personne ne les connaissait encore, ses aptitudes… Donc bref ! La jeune policière était donc sortie et marchait dans la forêt, le sac en bandoulière sur son épaule et se dirigeait vers où était situé Woodbury avant que tout ceci ne soit menacé. Elle se doutait déjà qu’il y allait sans doute avoir de nombreux rôdeurs dans les environs mais tant pis, de toute façon si elle devait mourir, personne ne le saurait.

Elizabeth marchait depuis maintenant un moment, peut-être une heure ou deux, elle ne saurait dire. La montre qu’elle traînait depuis qu’elle avait quitté Washington ne fonctionnait plus depuis que son petit-ami s’était jeté dans la gueule du loup –ou plutôt du zombi– pour la protéger… Celle-ci avait brisé, elle ne savait trop comment, et était restée bloquée à l’heure à laquelle c’était arrivé. Elle avait essayé de changé les batteries mais le problème devait venir d’ailleurs. Quoiqu’il en soit, la jeune femme n’avait aucune envie de s’en débarrasser, même si ça lui rappelait des mauvais souvenirs chaque fois qu’elle posait les yeux dessus. Mais pour en revenir à l’heure, si on se fiait à la position du soleil, il devait être environ dix heures du matin.

S’aventurant plus profondément dans la forêt, toujours en direction de Woodbury, la jeune femme remarqua au loin une cabane qui semblait abandonnée à première vue. Elle ne bougea pas pendant un moment, observant celle-ci. Les légères traces de sang qu’avait put remarquer la jeune femme ne la rassurait pas tellement. Pas qu’elle n’avait peur, mais peut-être étais-ce un avertissement qu’il ne valait mieux pas entrer là ? Et puis, que pourrait contenir une cabane de bucheron de si important pour le groupe ? Non, mieux valait continuer le chemin, et au pire, s’y arrêter en revenant de Woodbury.

Contournant donc la petite cabane…… Elizabeth s’arrêta et tourna la tête en direction de celle-ci encore une fois. La vérité était que la curiosité de la jeune femme était extrêmement forte… et c’était le cas de le dire. D’autant plus que rien ne lui faisait peur maintenant, alors elle avait l’audace de s’aventurer dans des endroits un peu trop dangereux parfois. Comme une fois où elle avait voulu arrêté un vol à main armé à elle seule… elle avait bien faillit ne pas en sortir vivante. Ses réflexes très développés lui avait permis de s’en sortir sans trop de dommages, mais quelques centimètres de plus et elle aurait bien faillit finir dans le même état que les rôdeurs aujourd’hui ; le cerveau éclaté…

Bref, quoiqu’il en soit, finalement la policière décida de faire demi-tour et de s’approcher de la porte d’entrée, agrippant son fusil d’une main et ouvrant délicatement la porte de l’autre, s’attendant à se faire sauter dessus par un rôdeur quelconque…

Aucun zombie dans les environs, ou du moins pas à première vue. Hm. Elizabeth rangea son arme à feu dans son étui accroché à sa ceinture et se contenta de prendre uniquement son couteau. Après tout, ça n’était pas parce qu’aucun rôdeur ne lui avait sauté dessus pour le moment qu’il n’y en avait pas. Le regard de la jeune femme passa de droite à gauche lentement, semblant observer chaque détail de la petite cabane. Une chose était certaine, si quelqu’un d’encore vivant habitait ici, il n’était vraiment pas très propre vu la quantité de poussière qu’il y avait ici. Faisant donc quelques pas, la jeune femme n’osa pas trop avancé dans cette pénombre, préférant rester près de la porte pour voir quelque chose. D’autant plus qu’elle pourrait davantage se sauver si la situation virait mal.

Quelques bruits de pas se firent ensuite entendre au-dessus d’elle. Sans doute le cadavre ambulant de l’homme ou de la femme qui habitait dans cet endroit, ou de celui qui l’aurait possiblement dévoré. Mais pourtant, l’odeur qui régnait ici était davantage une odeur lourde de poussière et d’endroit non-aéré que de mort. Peut-être étais-ce quelqu’un d’encore vivant mais elle s’en doutait. Néanmoins, si Elizabeth voulait fouiller la cabane, elle devait se débarrasser de tous les possibles rôdeurs. Elle aurait put se cacher et attendre que celui-ci ne se pointe, mais combien de temps allait-elle rester cachée avant qu’il ne se rende compte de sa présence ? Ça pourrait être trop long. Elle aurait aussi put monter à l’étage et se débarrasser de lui, mais dans le noir, ça serait trop risquer.

La jeune femme décida donc d’attraper un bibelot de porcelaine qui traînait sur la petite table pas très loin d’elle du côté du salon et se replia en direction de la porte. Jetant un coup d’œil à l’extérieur, la policière s’assura qu’il n’y avait pas de rôdeurs qui pourrait venir la surprend pendant sa future manœuvre. Elle passa ensuite le bibelot dans la poche de sa veste pendant un instant, rangeant son couteau pour sortir son arbalète et la charger, pour finalement reprendre le bibelot et le jeter délibérément contre le sol, celui-ci se fracassant en plusieurs morceaux, le bruit retentissant dans la cabane. C’était en même temps un excellent moyen de savoir à qui elle avait à faire. Un humain allait sans doute s’immobiliser et ne pas bouger pour entendre les bruits, un rôdeur se jetterait à la hâte vers le bruit. La jeune femme ne bougea donc pas, prête à tirer de son arbalète, écoutant le moindre bruit ambiant…