Physique
Comment me décrirais-je...
Eh bien pour commencer je ne crois pas passer innapercu. Du moins avant que cette épidémie commence, les gens avaient l'habitude de se retourner suite à mon passage mais bon...ça c'était quand il y avait encore des gens. Je suis une grande femme mince. J'ai longtemps fais attention de bien garder ma couleur de cheveux naturelle c'est-à-dire d'un noir corbeau époustouflant qui me donne des airs de Blanche-Neige vu mon teint de peau très pâle. J'ai de grands et ravissants yeux verts, dans lesquels vous pourrez voir toute ma détermination ainsi que par moment mon arrogance. J'ai des lèvres naturellement rosées, très pulpeuse...Parfaite, je dirais. J'aime me les colorer de rouge sang. Pour ce qui est de mon look vestimentaire, j'avais l'habitude de me vêtir de robes, ou parfois de jupes. Mais avec les circonstences, je me suis déniché une paire de pantalons noirs moulants ainsi qu'une veste de cuir, et j'ai conserver mes bottes habituelles. Je ne peux plus me permettre de faire passer mon apparence physique avant tout autre chose. Plus maintenant.
Caractère
Dans ma famille, nous avons été élevé de manière à ne jamais laissez qui que ce soit nous marcher sur les pieds. Alors, à l'époque du lycée, j'avais mon propre groupe plutôt populaire et les choses fonctionnaient à ma manière et pas autrement. J'ai toujours eu de la difficulté avec l'autorité...je ne sais pas pourquoi, mais je trouve qu'il a quelque chose d'attirant dans le fait de défier les règles. M'enfin, je suis une femme très compétitive, qui ne laisse rien au hasard, et qui déteste perdre quelle que soit la situation. Je suis forte, et je suis une battante. La vie ne m'a pas épargnée et cela laisse évidemment des traces. Je suis impulsive et impatiente, je suis de celle qui n'aime pas discuter pendant des heures pour en venir à une décision. Je suis directe car je n'ai aucune difficulté à dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Si les gens ne voient pas la dure réalité, je la leur montrerai moi. Je ne sais pas trop pourquoi mais j'ai tendance a utiliser beaucoup de sarcasme en general...defaut ou qualite? je ne sais pas. Si il y a au moins une chose positive que je sais à mon égard, c'est que je suis une personne fidèle que ce soit en amour, ou en amitié. Par contre, je n'accorde pas ma confiance aisément aux gens car trop souvent j'ai été décue ou même prise au piège. C'est donc avec méfiance que j'accorde parfois ma confiance, après tout qui n'est pas méfiant avec tout ces rodeurs qui veulent notre peau? Je suis une femme séductrice, parfois un peu manipulatrice, qui n'hésitera pas à jouer de mes charmes pour obtenir gain de cause. Je n'ai plus rien à perdre, j'ai déjà tout perdu.
Histoire
Je suis née à Atlanta dans une petite famille. Au départ, il n’y avait que ma mère, mon père et moi. Quelques années plus tard lorsque j’étais âgé de 5 ans, ma petite sœur vint au monde. Nous étions tellement différente…on aurait dit que nous ne faisions pas partie de la même famille et cette différence continua de s’accentuer avec l’âge. Ma mère travaillait dans l’immobilier, elle était une excellente vendeuse et elle parvenait toujours à vendre les maisons les plus chères à ses clients, que la maison soit belle ou non. Mon père quant à lui avait travaillé durant 25 ans dans l’armée américaine avant de changer de branche pour finalement devenir mécanicien. Je n’ai jamais compris ce changement de métier, mais une chose était certaine : mon père avait vu dans sa vie plus de mort qu’il en fallait… Dans ma famille, l’école était très importante. Ils attendaient de moi, comme de ma sœur, que nous ayons les meilleures notes prétextant le fait que dans la vie, il faut être le meilleur. C’est sans doute pour ça que, pour ma part, je suis une aussi mauvaise perdante. Ce que j’aimais du lycée c’est que je n’avais pas besoin de me forcer dans aucune matière pour passer les tests haut la main. Une certaine compétition s’était installée entre ma sœur et moi, cette dernière devait toutefois passer beaucoup d’heures dans ses manuels à étudier. Je trouvais à ce moment très amusant de lui sortir toutes sortes de plaisanteries sans importance, sans penser à si ça la blesserait ou non. Durant mes années de lycée, plusieurs gars auraient souhaité m’avoir…Cependant, je passai mes années en tant que célibataire, enchainant les petites histoires brèves et sans trop d’importance pour ne pas être déçue par qui que ce soit, et surtout ne pas avoir de la peine. J’en avais déjà trop eu lorsque ma mère avait filé avec un de ses fortunés clients, nous délaissant ma sœur, mon père et moi. On avait plus entendu parler d’elle. Parfois ma sœur en parlait et je n’avais qu’une envie : lui balancer une claque au visage. Mon père avait beaucoup souffert et je crois qu’il ne s’en est toujours pas remis. Alors que ma sœur terminait ses études, j’avais pour ma part entreprit de suivre un cours pour devenir coiffeuse et en même temps je faisais un peu de mannequinat à Los Angeles ou à New York, grâce à l’agence que j’avais intégré. Cela me permettait d’accumuler de l’argent pour justement pouvoir un jour habiter l’une de ses deux villes. Alors, il arrivait souvent que l’agence me paie le voyage aller-retour pour le temps de shooting ou deux. Pour moi ce n’était pas vraiment un travail… Bref, mon cours de coiffure achevé, je me trouvai un job dans un salon de coiffure sélect d’Atlanta qui m’aurait permis de partir à New York d’ici 4 mois. Si j’avais su ce qu’il allait se passer, je n’aurais certainement pas accepter se contrat à Los Angeles. J’avais dû me rendre à LA pour une semaine. Depuis quelque temps, on ne parlait que de cette grippe apparemment mortelle qui touchait plusieurs habitants mais on ne savait encore qu’est-ce que c’était. Sans vraiment y prêter attention, j’avais fait le voyage et le shooting. Ce n’est qu’une fois de retour à Atlanta, à l’aéroport, que je réalisai l’envergure de cette épidémie de grippe mortelle…
++
Lorsque j’arrivai à l’aéroport d’Atlanta, sourire aux lèvres, bien satisfaite de mon travail, mais ce sourire se dissipa rapidement me faisant oublier ses pensées orgueilleuses et sans importance, vu le tableau que j’avais devant moi. Les gens voulaient tous repartir, peu importe l’endroit, il ne voulait pas rester une seule seconde de plus à Atlanta. J’avançai rapidement parmi les milliers de têtes présentent dans l’aéroport, arrivant ou partant. Tout était sans dessus-dessous; tout le monde hurlait, pleurait, courait dans tous les sens. J’avais l’impression de vivre la fin du monde, chose que je ne pensais pas possible. Soudain, un bataillon de soldats s’était déversé dans le bâtiment, se répartissant partout pour tenter de calmer les foules et verrouiller les entrées et sorties afin de limiter l’expansion de l’épidémie à l’intérieur des murs. Même sur le visage des soldats américains, je pouvais voir leur crainte dans leur regard, inquiet de ne pas savoir ce qui se passait réellement. Des coups de feu commencèrent à se faire retentir. Mon père, ma sœur, pensai-je alors en commençant à analyser les options qui s’offraient à moi pour parvenir à m’enfuir car, déjà, les soldats avaient verrouillés presque la totalité des portes, et avaient commencé à enfermer les gens non-contaminé et contaminé dans divers commerces pour éviter la propagation…Mais il semblait être déjà trop tard : le virus avait déjà franchi les portes de l’aéroport au moment même où tout le monde y était entré…Le massacre commençait. Je devais retrouver ma famille et je n’avais pas de temps à perdre. Impossible de passer par la porte d’entrée principale…je me tournai et aperçut une sortie d’urgence qui n’avait pas encore été condamnée. Je m’y dirigeai en courant et dès que je posai mon pied dehors, j’aperçus les rôdeurs pour la toute première fois. Mais que se passait-il bordel, pensai-je en montant à bord d’un camion laissé en marche par un opérateur sans doute pressé de déguerpir. La maison n’était qu’à dix minutes de l’endroit où je me trouvais et les petites rues étaient pratiquement désertes, à l’exception de quelques morts-vivants qui passaient par là. Je sortis de la voiture, en pressant le pas puisque je sentais les rôdeurs qui se rapprochaient derrière moi. Je parvins à l’intérieur de la maison et pris soin de verrouiller la porte derrière moi. J’allai d’abord me chercher un couteau tranchant dans la cuisine avant de commencer mes recherches.
-Papa?! Jules!? Y’A QUELQU’UN?? Criai-je en regardant dans la salle à manger, puis dans le salon qui était un peu à l’envers mais pas plus que ça… Je tremblai en tenant mon couteau, entendant les rôdeurs cogner frénétiquement à la porte puis aux fenêtres. Je répétai mon appel et montai à l’étage. Vu l’état dans laquelle je trouvais la chambre de ma petite sœur, je déduisis qu’elle était passé et qu’elle était partit je-ne-sais où…comment pourrais-je la retrouver? Je regardai dans les autres pièces mais n’y trouvai rien, alors je redescendis. J’allai me chercher des provisions à la cuisine lorsque j’entendis un bruit qui provenait du garage de mon père, le seul endroit où je n’étais pas encore allée. Je resserrai ma poigne autour du couteau et ouvrai la porte avec précaution.
-Qui est là? Demandai-je.
Je m’approchai tranquillement pour retrouver mon père, vêtu de son ancien uniforme de combattant, un pistolet dont j’ignorais l’existence, à la main. Il était assis au sol, ou devrais-je dire avachis sur le sol, pratiquement mort. Mes yeux se remplirent de larmes. Je voulus me précipiter dans ses bras mais il me stoppa. Il m’adressa un sourire :
-Te voilà revenu ma petite Satyana…,dit-il faiblement.
-Que se passe-t-il Papa? Qu’est-ce qui t’es arrivé? Et où est Juliette?
-Respire ma princesse, déclara mon père. J’ai été appelé pour venir en aide aux forces pour gérer la crise en cours. Malheureusement, personne n’étant réellement préparé à une telle situation, je fus prit au dépourvu rapidement par un de ces rôdeurs et je me surprends d’encore être en mesure de te parler avec tout mon esprit présentement… (Il me montra sa blessure.) Je vais devenir comme eux, Satyana…Quand je suis revenue à bout de force ici, ta sœur n’y était plus. Saty’, ma fille, tu es forte et je sais que tu trouveras le moyen de survivre…Par contre, j’ai besoin que tu m’aides à mettre fin à mes jours…
-Papa, surtout ne dis pas cela! Il doit y avoir une solution, un remède pour te sauver toi et les autres..!
-Non Saty’, au cours de ton voyage les choses se sont énormément dégradé et pas juste à Atlanta… Il n’y a aucun remède et je refuse de devenir comme ces choses dehors. Alors tu vas prendre ce pistolet et, lorsque le moment sera venu, tu me placeras une balle en pleine tête, autrement je ne serai jamais mort..
Je me laissai tomber à ses côtés, acceptant à contrecœur son pistolet. Ma sœur était disparue et mon père était en train de mourir devant mes yeux, sans que je puisse y faire quoi que ce soit. Je profitai du temps qui passait, trop vite, pour m’excuser de ne pas être rester pour les aider, pour lui dire merci pour tout ce qu’il n’avait jamais fait pour nous et surtout pour lui dire à quel point je l’aimais… C’est sur ces dernières paroles que le souffle de mon père s’accéléra une dernière fois avant de s’arrêter. Deux heures s’écoulèrent avant que la transformation s’effectue. Je m’étais relevé pour le voir : des larmes roulèrent sur mes joues alors que celui qui avait autrefois été mon père tentait de se lever attirer par la chaleur de mon sang, par le gout qu’il aurait en me dévorant… C’est donc en tremblant que j’enclenchai la gâchette en m’excusant à voix haute. On entendit plus que le silence suite à une détonation.
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Mes émotions étaient absentes, je me sentais froide, dure… J’avais perdu ma famille et je n’avais nulle part où aller, et personne qui pourrait m’aider à survivre. C’est pourquoi, voyant que la situation semblait s’être calmé, je sortis avec le couteau, le pistolet et toutes les provisions que j’avais dans mon sac pour retourner à mon point de départ, espérant y trouver une âme qui vive encore : l’aéroport.