A première vue et de manière générale, Meryl n’a rien d’une grande sportive. Elle est fine, elle semble fragile et presque inoffensive. C’est une très belle femme, aux formes discrètes mais plaisantes, qui lui permettent de s’habiller un peu comme elle veut sans avoir l’air d’un sac. Et c’est une qualité non négligeable dans un monde ou faire les magasins est devenu un parcours de santé… A son plus grand malheur et par principe de praticité, elle ne peut plus mettre de talons. Ben oui, pas facile de courir avec ce genre de chaussures… Elle est donc souvent en bottes et en basket, voir en chaussures plates, mais du coup elle s’arrange un maximum pour que ses fringues soient sexy, sans être vulgaires bien sûr. Alors le mieux… C’est du noir. Tailleurs, débardeur, chemisiers, jean ou pantalons noirs. Simple mais terriblement efficace pour séduire ou pour cacher des armes. Surtout qu’on ne dirait pas, comme ça, que la demoiselle peut se montrer très dangereuse. Son visage très souvent garni d’un grand et joli sourire aide à masquer sa vraie nature. De grands yeux d’un bleu pur et clair comme de l’eau de roche rajoutent une touche de charme à tout ça, et lorsqu’on redescend sur ses lèvres rosées c’est en passant par un petit nez légèrement en trompette. Une cascade de boucles blondes qui descendent jusqu’au milieu du dos de Meryl dessinent le contour de son visage. Elle porte plusieurs piercings aux oreilles, un au nombril et le bas de son dos est décoré d’un tatouage en forme de papillon, étiré de petites traits artistiques pour que ça lui arrive presque jusqu’aux hanches. Elle ne porte sinon aucun bijou, mis à part une croix en argent autour du cou. Ce n’est en rien un signe religieux mais simplement un bijou de famille.

Y a des jours avec et des jours sans. Il faut dire que là, c’est juste une question de point de vue. Tout dépend de si vous voyez le verre d’eau à moitié plein à moitié vide… Au début, Meryl voyait ça comme un jour sans. Elle n’était pas en mission aujourd’hui, elle glandait donc dans la chambre de son hôtel, mangeant un pot de glace devant la télé.  Et une cuillère pour la flemme, et une cuillère pour les congés, et une cuillère pour… C’est quoi ce bordel ? Fronçant un peu les sourcils, Meryl avait tourné la tête vers sa fenêtre. Elle entendait des bruits bizarres venant de dehors et ça la gênait dans son film. Pourquoi était-elle à l’hôtel déjà ? Parce qu’elle avait terminé un boulot il y a deux jours et qu’elle avait décidé de ne pas rentrer chez elle tout de suite. Si elle avait su… Elle aurait été largement mieux dans sa maison truffée de pièges et d’armes. Se levant de son lit non sans lâcher un petit râlement, elle alla se poster devant la fenêtre, pas gênée pour un sou qu’on puisse la voir en sous-vêtements avec la lumière de sa chambre. C’est en haussant un sourcil qu’elle put remarquer, en bas, deux hommes qui semblaient se battre. Eh bien… Ils en faisaient du bruit à eux deux. Elle serait bien retournée dans son lit mais quelque chose d’autre l’interpella. Alors qu’elle s’apprêtait à quitter cette vision pénible de deux hommes trop immatures pour régler leurs problèmes autrement qu’en se tapant dessus, elle en aperçu un mordre violemment le cou de l’autre littéralement lui arracher la gorge. Les yeux écarquillés, la bouche légèrement ouverte, elle resta figée un long moment. Ce malade continuait à bouffer sa victime. Rapidement, Meryl enfila un t-shirt et un pantalon et descendit sans se poser plus de question, son arme de service à la main. Elle était sortie dans la cours rapidement et ses pas ne passèrent pas inaperçus puisque le cannibale releva la tête vers elle. Et là… C’est le drame. Il avait des morceaux de visage arrachés, du sang partout autour de la bouche, un œil qui était tombé de son orbite. Pire que dans un film d’horreur. Non mais c’est une blague ou quoi ? La jeune femme resta bouche bée pendant un moment et puis en voyant que l’homme s’approchait, elle recula d’un pas, pointant son arme sur lui.

Ne bougez plus !

Elle hésita sur la suite. Devait-elle se présenter en tant que membre du S.W.A.T ? Ce type serait-il encore assez lucide pour comprendre ne serait-ce qu’un mot de ce qu’elle disait… ? Visiblement non, puisqu’il avançait vers elle en tendant les bras. Elle tira une première balle dans la jambe du malheureux qui, à sa plus grande surprise, continua d’avancer vers elle. C’est donc froidement qu’elle l’abattit d’une balle entre les deux yeux. Les coups de feu avaient alertés les autres clients de l’hôtel et bientôt la scène fut entourée d’une vingtaine de curieux effarés par ce geste. Effarement qui se changea rapidement en horreur lorsque le type à qui il manquait une gorge se réveilla pour bouffer la cheville d’une petite bourge. Des cris résonnaient maintenant de partout et les gens rentraient à l’intérieur à toute vitesse alors que Meryl se contentait d’abattre les deux nouveaux infectés. Dans sa tête, c’était tout bonnement impossible que ça soit comme dans les films… Mais elle ne pouvait prendre de risques. En tant que force spéciale de l’ordre elle se devait de garder cet endroit et de protéger les innocents de ces « meurtres », si on pouvait appeler ça comme ça. Sortant son portable de sa poche, elle tenta rapidement de joindre son chef, sans pouvoir y avoir même au bout d’une vingtaine de fois… Mais que se passait-il bon sang ? Cherchant du regard quelque chose à faire, elle finit par s’apercevoir que d’autres personnes bizarres s’approchaient. Elle cria alors un mot au petit jeune qui s’occupait du portail et celui-ci ne se fit pas prier pour appuyer sur le bouton qui ferma la grande porte de plusieurs mètres de haut. C’est ainsi que Meryl se retrouva coincée dans cette prison dorée… Depuis, des raids sont organisés avec des volontaires pour aller chercher des vivres mais la vie est moins difficile à supporter que d’autres qui sont dehors. Meryl fait de son mieux pour tenir l’ordre au sein de ces personnes effrayées même si ce n’est pas toujours facile et c’est elle qui, en général, prend les décisions majeures en ce qui concerne la sécurité ou l’organisation des sorties. Tout le monde n’est pas accueilli à bras ouverts dans l’hôtel mais la jeune femme sort souvent pour voir si elle trouve des survivants afin de les ramener en sécurité. Malheureusement, la plupart du temps, elle se contente de tuer quand les personnes sont infectées ou qu’elles vont se transformer inévitablement.