Là, je devrais être tranquille pour... AH ! [Ft Mélina ▬ 9 Sept]

« Là, je devrais être tranquille pour... AH ! »

C'est par un joli matin ensoleillé que le corsaire sautillait dans les couloirs tel un babouin touché par un taser. Pourquoi donc tant d'agitation me demanderez vous ? Et bien il se trouve que le pirate avait fait une (re)découverte toute particulière... En quête d'aventure, Kazan avait fouillé quelques chambres, ignorant les maccabés doublement morts qui jonchait la moquette du luxurieux hôtel. La plupart des personnes coincées ici étaient des bourges, prenant un voyage turbulant en avion pour une odyssée inégalable... Fatiguant. MadDamon, quant à lui, avait obtenu une chambre en faisant du charme à l'hôtesse d'accueil. Comprenez donc, que, lassée par les avances du dreadeux excentrique, la pauvre dame lui avait laissé une chambre.

Bref. Toujours est-il que le forband hétéroclyte avait enfin trouvé ce qu'il cherchait. Serrant contre lui son trésor, il gambadait joyeusement comme un gamin, à la recherche d'un lieu ou il pourrait bien planquer son précieux bien... Au détour d'un interminable couloir triste à mourir, Kazan fit un arrêt sur image, qui permit à ses cheveux (si, on peut appeler ça des cheveux) de danser follement le temps du mouvement. Les yeux sombres et intriguant du personnage haut en couleur se focalisèrent sur la porte d'une chambre. Pourquoi celle-ci ? Aucune idée. Une impression, un feeling, une certitude qui vous traverse...

A nouveau plein d'entrain, le pirate fit basculer son poids sur une seule jambe, et leva l'autre en l'air. Pour plus de concentration et de style, il sortit sa langue de sa bouche pour la poser au coin de ses lèvres. Affichant une expression renfrognée, il finit tout de même par ouvrir la porte -qu'il croyait verrouillée- d'un grand coup de botte.
Satisfait de sa prestation, qu'il jugeait égale à celle d'un film d'action à haut budget, Kazan s'engoufra dans la pièce, son trésor toujours étroitement serré dans ses bras.
C'est la que le drâme occura.
Quel ne fut pas le choc, quand MadDamon tomba presque nez à dread avec une charmante femelle aux yeux transcendant ?

Sous le choc, le pirate ouvrit grand la bouche pour pousser un cri peu viril. Leva les bras, il applatit ses mains sur sa bouche, ce qui permit à son précieux tas de feuilles illicites de volleter doucement vers le sol. Figé, le corsaire ressemblait à une étrange statue d'une époque... Euh.. Inexistante ?
Quel choc mon dieu. Quel choc.

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C’était peut-être le matin, pour être honnête, je savais pas depuis combien de temps que j’étais dans cette chambre. Pour tout dire, je m’étais réveillée et j’avais déjà mon père sur le dos à cause de Damien. Parce qu’il voulait qu’on en parle. Parler de quoi? Il n’avait pas à parler, il était avec moi et il le resterait. Point final. Visiblement, mon paternel n’aimait pas quand je parlais sur le même ton que lui et au final, j’ai décidé de m’éclipser avec un livre. Oui, les livres, ça restait essentiel dans ma vie et quand j’en trouvais, je les gardais. Précieusement. Bon, j’étais pas une cinglée à ce point, je me ferais pas tuer pour des livres, mais… j’étais contente d’en trouver. Ainsi, j’avais laissé mon père en rogne pour aller m’enfermer dans un endroit sûr pour lire tranquillement. Dans la paix et le silence.

Je sais pas trop combien de temps passa. Des heures peut-être, j’en savais absolument rien. Sauf que mon estomac me faisait comprendre qu’il faudrait bien que je parte à la chasse à la nourriture… et aussi allez voir si Damien était en vie. Vraiment, ça ne m’inquiétait pas du tout, il savait se débrouiller…sauf que les sourires, ça le ferait pas avec mon père. J’avoue que j’étais pas mal loin quand même, je voulais pas qu’on me trouve facilement… quand même, j’étais dans le même hôtel, fallait pas aller trop loin non plus…

Finalement, mon estomac était beaucoup moins coriace que mon irritation à éviter mon père. Je me levais donc tranquillement en refermant mon livre. Avec un signet improvisé… je sais, lire à l’apocalypse, c’est très idiot. J’avais à peine fait deux pas que je manquais de mourir d’un arrêt cardiaque parce que la porte devant moi venait de s’ouvrir avec beaucoup de fracas. Mon pauvre cœur! Je sursautais atrocement et avant même que je me demande si ce qui venait de traverser la porte était mort au vivant, que je levais mon livre pour me défendre… c’est pas si efficace un livre, mais ça pourrait éviter de me faire mordre quand même. Avant que je ne lâche mon livre pour l’envoyer valser sur la figure de la personne devant moi… je réalisais. C’était un être humain bien vivant, son regard sombre en témoignait, mais mon précieux roman faisait déjà un vol plané –court, mais volant- en direction de la figure de Kazan –j’avais reconnu ses dreads.- Il avait crié il me semble… mais là, il allait avoir mal au nez je m’en doute! J’avais le cœur qui battait encore comme un fou, j’avais été vraiment effrayée disons par l’entré en scène de ce… personnage incongru disons.

« Là, je devrais être tranquille pour... AH ! »

Par cette belle journée donc, Kazan venait de faire tomber sa brassée de feuilles de cannabis, et de se prendre un machin à page là... C'était quoi le nom de ça déjà ? Bref. Il venait de s'le prendre en plein museau. La corsaire renifla vigoureusement après coup, se qui permit à quelques centilitres de sang de ne pas couler au sol. Les bras ballants, il porta son regard sombre sur la demoiselle qui l'avait si bien acceuillit.
Son joli minois fit sourire le pirate, et des gouttes écarlates tombèrent en même temps sur le sol. Quelle belle impression il donnait.
D'un coup, l'homme redressa vigoureusement la tête, et écarquilla les yeux. Il afficha une grimace angoissée, et, toujours en fixant les yeux océans de la mignonne, désigna du doigt le sol.

Il... Il avait bien fait tomber son précieux chargement. Ô douleur ! Ô malheur ! Ses petites feuillettes d'amour ! Rassemblant ce qu'il possédait de courage, Kazan baissa peu à peu la tête, pour contempler avec désolement le tas de feuilles. Ce dernier se colorait lentement de rouge, un rouge bien étrange, mais le corsaire ne jugea pas important d'en déterminer l'origine, à savoir, son pif. Hum hum. Ce n'était pas le moment de paraitre étrange. Non non. Il était face à une fascinante représentante du sexe féminin après tout !
D'un geste nonchalant, le pirate rejeta ses dreads en arrière, et se baissa pour chopper l'objet qui l'avait heurter quelques minutes auparavant.
Affichant son sourire le plus charmeur -ou le plus inquiétant, à vous de voir...- il tendit le missile à la brunette.

- Tiens. Ton machin à pages... Puis-je connaitre votre nom milady ?

Certes, ils étaient dans le même groupe. Mais bon. Kazan était pas hyper apprécié, ni hyper hyper sociable non plus, donc cette nana là, ben il voyait pas c'était qui.

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J’avoue, je n’avais pas envie de m’attarder sur les feuilles qu’il avait en main et qu’il venait de faire tomber par terre. C’était un excentrique, mais…plus qu’un excentrique. Il y a les excentriques qui font sourire et ceux qui font peur. Ma réaction aurait été la même pour n’importe quelle personne entrant dans la pièce, soit dit en passant! Mais Kazan était…lui-même. Cependant, le voir avec les autres c’était une chose, mais là, vraiment, je n’aimais pas me retrouver dans la même pièce que lui, un endroit où les gens ne venaient pas souvent dans l’hôtel en plus. Enfin, chacun ses occupations, lui venait pour fumer, moi pour lire.

Hm, il semblait avoir reçu mon livre en plein sur le nez, j’étais trop surprise encore pour m’excuser, je me tue donc. Quand il me regarda finalement, c’était avec un sourire…et un saignement de nez… bon sang. Oui, c’était le cas de le dire. Je ne savais vraiment pas quoi dire puis il eut une drôle de tête qui me donna envie de le refrapper pour partir de la chambre et il montra le sol. Outre quelques gouttes de sang, il avait ses feuilles. J’aurais bien voulu lui offrir des mouchoirs, mais la chambre avait déjà été vidée de ce contenu… Je cherchais une façon de déguerpir quand il me donna mon livre. Je le pris en m’avança pour le prendre. Son sourire me faisait peur. Moi, la dure à cuir –j’exagère- j’avais peur d’un type à dread… enfin il était inquiétant non. Il avait déjà fumé? Aucune idée, je ne voulais pas savoir, je voulais simplement partir. Au moins, il m’avait redonné mon arme…pardon, mon roman. Par la même occasion, il me demanda mon nom. J’avoue, je n’avais pas envie de faire la conversation, mais j’étais polie.

«Melina…»

Je tentais de faire un bref sourire poli, très bref et j’indiquais la sortie en m’avançant déjà pour le contourner et contourner aussi ses précieuses feuilles.

«Je…partais justement, vous allez pouvoir…hm…»

J’indiquais les feuilles d’un signe vague de la main dans le genre ‘’faire ce que vous alliez faire’’ en espérant que savoir mon nom était la seule chose qui l’intéressait.

« Là, je devrais être tranquille pour... AH ! »

Comment résumer tout ça.
Elle voulait pas récupérer son machin à pages. Mais son tas de feuilles ! Il allait bien falloir qui le ramasse ! Bon, la petite devait pas trop savoir de quoi il s'agissait. Et quand bien même.
La voilà qui le regardait avec des yeux gros comme des soucoupes.
Splendides yeux bleus certes. Version Zombifié, ça devait être du plus bel effet.
Alors que même Kazan commençait à sentir une once de malaise dans la pièce, la belle se décida finalement à récupérer l'arme du crime, et à répondre à sa question :

«Melina…»

Elle ajouta à cette douce réponse un petit sourire effacé.
La jeune fille était troublée. Que c'est touchant à cet âge ! Le pirate ne quittait pas ses étranges yeux d'un bleu profond.
Le charme ne se brisa pas quand la demoiselle fit quelques pas pour le contourner. Aurait-elle peur de succomber aussi intensément à son charme Kazanesque ? C'est ce qu'il se demandait.
Presque en bredouillant, elle continua :

«Je…partais justement, vous allez pouvoir…hm…»

... Pouvoir ?
Enfin bref. Elle fuyait. Et pour cause... Elle se sentait trop envoutée voilà tout.
D'autant plus que, tout Kazanouille qu'il était, il avait cru remarquer un certain lien entre elle et un garçon tout à fait de mauvais genre.
Les jeunes filles. Elles ne savent pas ce qui est bon pour elles... Regrettable.
Mélina, puisque c'était ainsi qu'elle s'appelait se dirigea finalement vers la sortie. Le corsaire ne l'en empêcha pas. Il aurait tout le loisir de lui reparler maintenant qu'il connaissait son nom.

- Au revoir Mélina~ A l'occasion prochaine !

Essuyant son nez d'un revers de main, il ramassa quelques feuilles, et sauta sur le lit, lâchant un rire grave.

I wanna love you~ Every day & every night ~ B. Marley ♥

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