Physique
Décrire son physique c’est rébarbatif. Je suis ce que je suis. Un homme grand, fort et carré. Des années sportives lorsque j’étais gamin qui m’ont permis d’avoir ce corps bien développé, bien entretenu, bien musclé. Tout ça pour faire plaisir à mon père qui voulait que je devienne un grand champion. Et depuis que le monde tourne à l’envers, la survie ça entretient !
Côté visage, une barbe de plusieurs jours voir semaines, pas facile tous les jours de trouver de quoi se raser dans les circonstances qui sont les nôtres, des cheveux qui tombent sur mes épaules noirs corbeau, une peau mate qui me vient de mon père, véritable hawaïen qui est venu se perdre quelque part dans le froid de Chicago et des tatouages qui racontent tous une histoire… la mienne ! Je ne vous ferais pas l’affront de vous décrire ce que je porte, à l’heure actuelle, on ne va pas courir les soldes pour se vêtir et la plupart du temps, je prends ce que je trouve.
Caractère
Est-ce d’une grande importance ? Après tout, notre monde tourne à l’envers et notre caractère est bien peu de chose comparé à ce qui ne tourne pas rond mais si vous voulez tout savoir, je ne suis pas un grand bavard. Plutôt du genre renfermé et discret, j’aime prendre mon temps pour faire les choses. Rêveur et me laissant porter par les évènements, je fais selon ce que je trouve et ce qui se passe. Pourtant, je ne suis pas pour autant un « j’en foutiste ».
Mes parents ont souvent dis que j’étais égoïste parce que je ne voulais pas de la vie qu’ils avaient rêvé pour moi mais bien au contraire, je voulais connaitre la vie avec mon regard. Voir, comprendre, découvrir le monde et ses travers, le monde et ses joies, le monde et tout ce qu’il avait à m’offrir. Malheureusement, vous remarquerez qu’il n’a plus grand-chose à nous donner ce foutu monde mais ce n’est pas pour cela que je tourne le dos aux autres. En cas de besoin ou de nécessité, je tendrais la main à mon prochain mais ne me demandez pas de m’investir outre mesure. Je ne suis pas de ceux qui se mêlent facilement aux autres.
Histoire
Le jour se lève encore et je suis là à regarder l’horizon. Tout est calme pour le moment. Aucun bruit, aucun râle ne vient ternir ma journée mais je sais que cela ne va pas durer. Il y a toujours un zombie pour vous pourrir votre existence et ça dure depuis des mois… Je me rappelle pourtant lorsque j’étais enfant…
Aussi loin que mes souvenirs m’entraînent, je me rappelle les parties de basket devant la porte du garage du petit pavillon de mes parents, les rires aux parties de pêche que nous faisions avec mon père, de la bonne odeur de tarte aux pommes de ma mère… Famille idyllique ? Non assurément. Mon père avait tendance à être sacrément autoritaire et ma mère et moi, on ne le contrariait que rarement mais il m’a inculqué des valeurs qui m’ont servi plus tard… bien plus tard quand, à l’adolescence, j’ai pris la poudre d’escampette. Je ne voulais pas finir comme lui, enfermé dans une vie qui ne me correspondait pas.
Peut être est-ce dû au fait que j’ai toujours été un rêveur ou bien que j’ai été coupé des racines qui sont les miennes car mon père, en mauvais hawaïen, a quitté son île pour venir travailler en « Amérique » comme on dit mais une chose en résulte c’est que j’ai toujours eu envie de liberté. Et j’ai fini par la prendre cette liberté rêvée. Je suis parti un beau matin sans me retourner. Parti loin pour traverser le pays et visiter tout ce qu’il y avait à voir… Et j’ai vu tant de belles choses, tant de véritables trésors qui vous rendent riches surtout de l’âme et du cœur et non du porte-monnaie. D’ailleurs c’est parce que je n’avais plus un sous en poche que je me suis arrêté à Atlanta. Quelques petits boulots à droite à gauche pour nourrir son homme mais les temps furent rudes et j’ai fini dans un squat parce que pas assez d’argent pour payer un loyer… Et c’est là que je fus surpris un beau matin par des grognements qui venaient d’outre-tombe. Je pensais que c’était des gamins qui venaient emmerder les gens de la rue mais en me redressant, j’ai bien vu que quelque chose n’allait pas… il y avait du sang, des chairs et… des zombies ! Et ce n’était pas un film qu’on était en train de tourner…
Oh non, la réalité a bien rattrapé la fiction. Oubliés les écrans noirs sur lesquels les gens se faisaient dévorer tout en mangeant un paquet de pop-corn. Là, il n’y a plus qu’à savoir courir et se cacher pour échapper à ces dévoreurs de chairs humaines. Et si tu as un peu de chance et que tu sais te battre alors tu peux envisager de t’en sortir… Depuis que le monde a basculé dans cette folie, je subsiste. J’ai rencontré des gens à qui j’accorde peu d’importance et puis il y a quelques rencontres qui font que tout devient différent mais peut-on envisager une vie dans ce nouveau monde ?
Chaque jour, quand le jour se lève et que je regarde l’horizon, je me pose cette question.