Physique (100 mots minimum)

Caractère (100 mots minimum)

Je suis né il y a sept ans maintenant. Ma maman était institutrice et mon papa est militaire. Drôle de mélange non ? Quand je suis né, j'avais un grand frère de déjà 14 ans. Très tôt on a pu détecter mon problème de santé, il faut dire aussi que mon frère avait toujours eu la santé fragile aussi et des problèmes de reins du coup le docteur a vite voulu vérifier si je n'étais pas aussi touché. Ça n'a pas loupé, quelques semaines après ma naissance j'étais déjà suivi. Au début mes parents ont tenu le coup mais deux enfants dans notre cas c'était difficile, ma maman quitta son travail peu de temps après pour s'occuper de nous, mais ça devint trop dur à gérer émotionnellement. C'est ce que mon grand frère Jackie m'a expliqué quand je lui ai demandé pourquoi notre mère n'était pas là. J'avais deux ans quand ses nerfs ont lâchés et sa santé avec, deux enfants malades dont le plus jeune demandant des soins quotidien, c'était bien trop difficile pour elle.

Et mon père n'était pas souvent là non plus, souvent envoyé loin de la maison. Je ne me rappelle plus du déménagement, j'étais trop petit, mais c'est un peu après la mort de maman qu'on a déménagé pour Atlanta, un collègue de papa lui avait recommandé un hôpital la bas qui prenait bien en charge les enfants. Finalement c'est bien Jackie qui s’occupait de moi, son collège était à côté de mon école, c'est lui qui allait me chercher après l'école et m'accompagnais le plus souvent à l’hôpital.

Oh oui, je n'ai pas expliquer mon problème en fait ! On appelle ça « insuffisance rénale », le nom fait peur et c'est pas très marrant non plus. Mlle Lyly, l'infirmière qui s'occupe de moi, m'a expliqué que les reins, ça sert à nettoyer le sang pour pas qu'il ramène des saletés dans le reste du corps, comme un filtre. Mais les miens ne fonctionnent pas comme ils le devraient, du coup, il faut envoyer un produit qui va entourer le filtre, absorber les saletés et quand on élève le produit, les saletés partent avec. Seulement, comme les reins normalement ils travaillent tout le temps, on peut pas nettoyer tout le temps alors il faut le faire très souvent.

Enfin à part ce « détail », je vivais une vie plutôt joyeuse, plein de copains à l'école, un grand frère très complice qui a du aussi assurer le rôle de parents en m'évitant des ennuis, m'apprenant à ne pas me laisser faire, m'aidant à faire mes devoirs. Lui était très doué à l'école du coup il m'a toujours très bien aidé et j'ai toujours eu des bonnes notes. L'école me manque. Mon frère aussi. Un peu avant l'épidémie de zombie, il est parti aussi. Il avait toujours voulu faire ses grandes études en Europe et a attendu que je sois assez grand et débrouillard pour partir. C'est quand il a appris que j'étais enfin en attente pour une greffe de rein qu'il s'est dit que j'étais tiré d'affaire et que je pourrais me débrouiller. Je devais le rejoindre avec Papa pendant les vacances, on aurait passé l'été à voyager pour voir les plus grandes villes européennes.

Et puis un jour, alors que j'étais à l’hôpital après l'école et qu'on faisait mon énième dialyse de la journée, Papa est arrivé pour me dire qu'il devait partir pour une durée plus longue, il avait été appelé dans une base et n'avait pas eu plus d'informations, ça devait être grave. Il m'a ramener quelques affaires de la maison pour que je m'installe à l’hôpital pendant son absence et m'a laissé aux bons soins de Mlle Lyly. En fait elle s'appelle Alyana Johnson mais je l'appelle toujours Mlle Lyly. C'est un peu triste à dire mais comme je n'ai jamais connu ma maman autrement qu'en photo, quand j'essaye de me rappeler son visage, c'est celui de Mlle Lyly que je vois. Elle s'occupe de moi depuis mon arrivée à l’hôpital d'Atlanta, elle est douce, gentille, patiente et elle fait pas mal quand elle s'occupe de la dialyse. Déjà quand j'étais tout petit et qu'elle n'était pas encore infirmière, elle s’occupait de moi, c'était vraiment comme une grande sœur ou une maman, d'ailleurs je suis certain que Jackie la trouvais très très jolie.

J'ai assez vite compris en regardant les infos pourquoi papa avait été appelé ailleurs, il y avait des histoires bizarre, des gens agressifs à cause d'une drogue, puis d'une sorte de virus, même des histoires de morts qui revenaient à la vie. Ils avaient sûrement appelé l'armée pour limiter le problème. Au début je pouvais écrire à mon papa mais très vite, je n'ai plus reçu des lettres. Un jour, les zombies arrivèrent jusqu'à Atlanta. Je m'en rappelle, je lisais un comic de Captain America en m'imaginant que c'était mon père qui se battait comme lui. Moi étrangement, je me voyais plus comme Hulk : tout frêle et pas bien solide, toujours en train de lire et d'étudier, mais quelque part à l’intérieur un truc qui détruit. Bon même si là c'est seulement moi que ça peut détruire. Puis la télé sur laquelle je regardais des dessins animés s'est brouillée, j'ai jeté un œil dans le couloir des chambre pour dire à quelqu'un qu'il y avait un problème à la télé, et là je l'ai vu, un de mes copains d'une chambre voisine, du sang plein la bouche, marchant comme une poupée désarticulée... et une infirmière à moitié dévorée pas loin. Heureusement, je n'ai pas crier, j'ai refermé la porte de ma chambre aussi silencieusement que possible, j'ai voulu verrouiller la porte mais mes mains tremblaient trop. Je me suis jeté dans mon lit, sous les couvertures et j'ai cru que j'allais mourir quand la porte s'est ouverte. Mais c'était Mlle Lyly et elle avait l'air normale, je me suis précipité dans ses bras.

Après, elle s'est occupée de tout, elle a fait mes affaires, a pris de quoi me soigner et on a filer pour fuir la ville. C'était la journée la plus terrifiante de toute ma vie, il y avait des morts partout, inertes ou pas, tous plus répugnant les uns que les autres. Depuis j'en ai vu d'autres, les premiers restent les pires dans ma mémoire. On a pris une voiture et on est partis comme ça, surtout sur les petites routes. Tout le monde avait voulu prendre les grandes et s'étaient retrouvés coincés. Entre les déplacements permanent et l'isolement, je décidais avec l'accord de Lyly de réduire le nombre de dialyse, on ne trouvait pas facilement ce qu'il me fallait et je ne voulais surtout pas être un poids pour elle. Même quand je me sens très mal, que j'ai des montées de fièvre, je tiens bon, sinon c'est tout les deux qui nous ferons attraper. Je veux survivre et devenir assez fort pour la protéger aussi. Depuis un moment, on a même plus de voiture, mais je tiens le coup. On a pas le choix de toute façon, je n'ai pas envie qu'on se fasse manger, ou pire, que je meurs et que j'essaye de la tuer à mon tour ! C'est mon plus grand cauchemar et c'est pour ça que je dois tenir.